MENU

Bonnes Pratiques Techniques



Les légumes perpétuels

« Permaculture » : « culture permanente ». Dans la fiche sur les arbres, nous évoquons l’importance d’installer des plantes pérennes dans un système agricole inspiré de la permaculture. En effet, ces plantes n’ont pas besoin d’être resemées chaque année, elles ont un système racinaire leur permettant de vivre sans l’assistance humaine (ou presque), et elles vivent plusieurs années (voire plusieurs siècles pour les arbres) apportant quantité de services écosystémiques à l’humain (nourriture, ombre, minéraux remontés des profondeurs du sol, fertilisation organique, etc).

 

Définition d’une plante pérenne (tirée du livre de Xavier Mathias, légumes vivaces pour un potager perpétuel) : un « potager perpétuel est un potager qui, à la différence de ceux plus habituels où se succèdent les séries de semis et de plantation, connaîtra pour être occupé un minimum d’interventions de ce type, voire plus aucun semis ou plantation dès la 2ème année. » Ainsi, Xavier Mathias désigne par plantes pérennes : les plantes vivaces qui ne demandent pas à être renouvelées saison après saison mais également quelques annuelles et bisanuelles ayant pour caractéristique de se multiplier sans intervention humaine. Ce sont ce qu’il appelle les « généreuses ».

Les légumes perpétuels sur la ferme de la Bourdaisière

Dans le design de la ferme de la Bourdaisière, des parcelles sont réservées à la plantation de légumes vivaces. Ils contribuent à l’équilibre de l’écosystème : système racinaire plus développé que les plantes annuelles en général, démarrage précoce au printemps, utilisation de l’espace vertical pour grand nombre d’entre eux, ombrage pour les annuelles, etc.

Vous trouverez ces zones consacrées aux légumes vivaces sur ce plan (parties en vert clair).

Tout l’enjeu sur la ferme est de commercialiser ces légumes. En effet, si certains d’entre eux sont connus de tous (artichauts, rhubarbe, oseille), d’autres sont moins connus (cardons, poireau perpétuel, oignon rocambole, poire de terre), voire considérés comme « mauvaise herbe » (chénopode, amarante).

En 2014, une multitude livraison plantes vivacesde légumes perpétuels ont été plantés avec l’aide de Xavier Mathias dont la ferme se trouve à une vingtaine de kilomètre. Il s’agit du Champ de pagaille qui vend des plants de plantes extraordinaires, notamment des plantes pérennes difficiles à trouver ailleurs : shiso, chervi, coriandre vietnamien, herbe aux bisons.

 

Vous trouverez le plan de plantation de la 1ère année (mai 2014) sur ce document.

cardon
Cardon, délicieux pour ces côtes qu’on fait blanchir deux semaines avant récolte
amarante
Amarante sur la ferme, une « généreuse » qui se resème. Il est possible de manger les feuilles, et de récolter les graines qui sont riches en protéines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment choisir et planter ses légumes perpétuels

 

Le choix des légumes perpétuels dépend essentiellement de l’espace dont on dispose et de l’exposition au soleil. L’appréciation gustative joue également !

Ci-dessous la présentation de quelques vivaces adoptées sur la ferme

Les poires de terre

Ces très belles plantes de la famille des astéracées peuvent atteindre 2 mètres de haut. Les feuilles sont grandes, dentelées et triangulaires, ce qui rend la plante très belle.

poire de terre
Début de croissance : la poire de terre atteint ensuite un bon mètre cinquante de haut

Les poires de terre ont été plantées en mai 2014 sur la ferme, dans les parcelles de vivaces, sur des buttes surélevées de 15 cm.On plante des éclats de souche sous 5 à 10 cm de terre. Il faut réserver à chaque plant un bon m2.

 

Les tubercules ont été récoltés après les premières gelées, en décembre. Leur taille considérable (20-25 cm de longueur pour certaines) nous a encouragés à les multiplier les années suivantes. Les tubercules sont croquantes, et deviennent de plus en plus sucrées au fil de la conservation. Ce sont des des légumes de choix à une période où les consommateurs peuvent être lassés des choux et des betteraves.

Il est possible de retarder le moment de récolte en posant un voile d’hivernage sur les plantes. Plus tard est la récolte, plus abondante elle sera.

La poire de terre est peu sensible aux ravageurs. Seuls les limaces et escargots, et les rongeurs en fin de saison, pourront faire des dommages.

poire de terre 2
De beaux légumes pouvant atteindre plus d’un kg par pièce

Une fois les tubercules récoltés, nous conservons les souches en cave pour les replantées en mai de l’année suivante, en prenant soin de les diviser. Les souches peuvent être conservées en pleine terre si l’hiver n’est pas trop rigoureux.

Les crosnes du Japon

Ces petits tubercules forment de jolies touffes qui ressemblent à la menthe. Tout comme la menthe, ce sont des lamiacées.

Ils ont été planté en mai 2014 sur la ferme et nous ne les avons pas récoltés la première année pour les laisser se développer et ainsi pouvoir les multiplier. Ainsi, en avril 2015, on les divise au niveau des tubercules et on les replante tous les 30 cm en tout sens.

crosnes légumes
Tubercules de crosnes : assez petits et longs à récolter. A croquer cru ou à cuire.
crosnes
Le crosnes du Japon ressemble un peu à une menthe velue et duveteuse.

Nous les avons bien étiquetés car le feuillage disparaît complètement en hiver.

 

Inutile d’arroser cette plante sauf en cas de sècheresse. La récolte se fait en hiver, lorsque le feuillage a disparu. La récolte est assez longue, les tubercules sont petits. A consommer pas de plus de quelques jours après la récolte car les tubercules perdent leur croquant et leur saveur.

 

 

 

 

Le rumex patientia (« oseille épinard »)

rumex patientia
Rumex patientia sur la ferme. Ce légume, délicieux braisé, ne demande quasi aucun entretien.

C’est la moins acide de toutes les espèces et variétés d’oseille.

Sa saveur douce ressemble à celle des épinards, d’où son nom.

Les feuilles se cuisinent d’ailleurs principalement comme les épinards.

L’oseille épinard est très riche en vitamine C et en fer.

Comme elle renferme nettement moins d’acide oxalique que l’oseille courante, elle peut être consommée plus fréquemment.

A la ferme, on a planté des plants de rumex patientia en mai 2014. Nous avons commencé à réellement les récolter au début du printemps 2015 (même si nous aurions pu commencer cès 2014). Plus on coupe de feuilles, plus vite elle repousse. L’été, elle est plus acide et plus coriace. On peut la diviser par les graines ou par touffes.

 Le chou Daubenton

chou daubentonCe chou peut rester en place plusieurs années (3 à 5 ans), en offrant de jeunes jets et feuilles tendres qui se renouvellent au fur et à mesure qu’ils sont récoltés. Nous en avons planté deux sujets en mai 2014 (1ère photo) et voici comment ils sont un an après (2ème photo). Les jets sont très faciles à bouturer : on les replante directement en terre (surtout si la terre est légère).

Au cours de la saison, on peut butter la plante d’un monticule de 20 cm de hauteur. Cependant, nous ne l’avons pas fait sur la ferme et le chou n’en est pas moins magnifique.

L’intérêt de chou, au-delà de son caractère vivace et de son goût incroyable au printemps et en automne, c’est qu’il est très peu sensible aux ravageurs. Alors que les choux classiques (bisannuels) sur la ferme se sont faits attaqués par toutes sortes de prédateurs (altises, oiseaux, limaces, etc), le chou Daubenton n’a souffert d’aucune attaque.

La récolte se fait au printemps et en automne. Au printemps, les jets et les feuilles deviennent coriaces et le goût un peu trop fort pour être agréables à la consommation.

L’oseille vierge (rumex montanus)

Cette espèce est remarquable par la prolifération de ses feuilles vert tendre, arrondies. Elle ne produit pas de graines et ne se multiplie que par éclats en mars-avril ou sept-oct. Contrairement aux autres oseilles qui montent facilement en graines dès qu’il fait un peu chaud et qu’elles manquent d’eau, celle-là garde ces belles feuilles plus longtemps, à condition d’être tout de même bien arrosée.

oseille vierge

Sur la ferme, elle a été plantée comme les autres vivaces en mai 2014. La récolte se fait de préférence au printemps et en automne (l’été : feuilles trop acides et coriaces) et le matin, avant l’arrivée de la chaleur, en prélevant les feuilles à leur base. Ces feuilles ne se conservent pas longtemps, il faut donc les consommer rapidement (pour donner du goût à une soupe, un ragout, un plat de riz, une salade mesclun) ou les transformer (conserves).

Les souches d’oseille se développent rapidement. Après 3-4 années à la même place, il est bon de les diviser au printemps ou en automne pour n’en conserver d’un tiers environ.

Le shiso

C’est une shisoplante alimentaire, aromatique, médicinale et ornementale, appartenant au genre Perilla de la famille des Lamiaceae. Elle est cultivée et utilisée dans une grande partie de l’Asie depuis l’antiquité et au Japon.

Elle a un goût très prononcé.

 

 

 

 

 

artichaut
Artichaut en 1er plan, et topinambour à l’arrière, ferme de la Bourdaisière
quinoa
Quinoa, pousse très bien sur la ferme de la Bourdaisière. C’est une « généreuse » : se resème très facilement !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

logo Horizon Permaculture
Ce dossier a été réalisé par Horizon Permaculture